Pendant que les moins jeunes aidaient Jérôme à la plongée du 14 juillet, Louis, Sven et Tristan se mettent à la recherche du courant d’air perçu pendant la progression dans le méandre Topo-École. Étonnant d’ailleurs qu’il y en ait un, au vu de comment le méandre se termine.
Ce courant est perceptible jusqu'en face du siphon, avant que la galerie ne fasse un coude. Le concrétionnement permet d'agréablement monter en opposition dans le méandre, jusqu'à ce qu'un coup d'œil sur des concrétions nichées sur la droite nous mette face à une étroiture ventilée, au-delà de laquelle le méandre semble se prolonger à sec dans des dimensions toujours filiformes (0.5 m x 4 m). L'idée de pouvoir shunter le siphon et rejoindre Jérôme de l'autre côté nous pousse à progresser sur une trentaine de mètres, à l’Ouest puis au Sud.
Après avoir passé avec succès deux étroitures, nous butons sur une troisième que nous ne franchirons pas aujourd'hui. Le courant d'air se perd au fil de notre progression dans ce nouveau bout de méandre : il semblerait venir du plafond, qui pince.
Le 26 juillet, Louis et Paul y retournent, histoire de lever la topo et tenter de passer cette troisième étroiture. La 1 ère est en haut de l’escalade, entre deux colonnes, juste avant le siphon, invisible depuis le bas.
La 2ème est une dizaine de mètres plus loin, une fois redescendus dans le bas du méandre au travers d’un rideau stalagmitique. Les deux fois, c’est pas pour les gabarits costauds ! Quelques visées plus loin, nous voilà vers la suite que nous pensions promise…mais non, cela ne passera pas…16-17 cm de large, un peu serré malgré tout, même pour des gars taillés dans des bâtons de sucette ! Faudra revenir avec du matos.
C'est chose faite le 9 août, avec un bout de corde et quelques amarrages pour sécuriser et s’aider pour la montée-traversée-descente de la chatière.
Et surtout quelques tic-boum pour aller dans la suite. Mais le choix d’éclater les cartouches avec le perfo ne s’est révélé payant que trois coups…et nous enregistrons le décès de M. Bosch. Et cela ne passe toujours pas. A noter que le niveau du siphon est un bon mètre plus bas que lors de la plongée du 14.07.
Les jours et semaines passent vite et ce n’est que le 18 octobre que, toujours les deux mêmes, se rengagent aux Follatons. La descente est bien sèche, « Blanche-Neige » est à la même hauteur que le 14.07, malgré les quelques pluies de ces derniers jours et de cette dernière nuit. On se met au travail, perçage pour mettre un petit bout de cordeau et amorce, histoire d’être plus efficace ! Lorsque tout à coup, Louis dit : on entend de l’eau !! Il va vite voir et… le siphon est sérieusement monté et se déverse dans le méandre. Aie merde ! Le tir est quand même (en partie) fait. Nous décidons d’attendre, le niveau monte encore un peu et se stabilise, ~60-70cm d’eau dans le méandre. La nouvelle partie est presque 3m au-dessus de l’autre et n’a pas de traces significatives d’eau, ce qui nous laisse tranquille.
Quatre heures d’attente (qui passent très vite !), surveillance du niveau, et nous voyons que cela devient moins puissant et que le niveau d’eau a baissé d’environ 15cm. On remballe et départ pour faire tout le méandre Topo-Ecole en sustentation au-dessus de l’eau ! Et sans se mouiller les pieds ! Le Graal est forcément bien « humide » mais sans problème. Les Puits Cathédrale et de la Douche, nous arrosent correctement, mais sans danger là non plus.
Un gentil petit comité nous attendra à la sortie, 2h plus tard que l’heure prévue, avec un thé chaud et quelques inquiétudes, finalement dissipées !
Moralité : Nous avons été trop optimistes et curieux pour un petit bout de 1ère que nous n’aurons pas fait (peut-être que cela passe maintenant…) et notre dernière observation météo n’aura pas été assez méticuleuse. La pluie, ~17mm de la journée (14mm aux prévisions, donc bien juste) est arrivée plus tard qu’annoncé la veille. Arrivée plus vite, cela nous aurait coupé dans notre élan et obligé de faire demi-tour. C’était notre « plan pluie » ! Cela démontre une très grande réactivité de la région du Chalet des Plans.
Paul Cardinaux et Louis Fischer